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vendredi 14 février 2014

"Mon Fils" est parti....

Il était né le 6 février 1987 et il est mort avant-hier à 27 ans et 6 jours, de terribles coliques, la pire mort qui puisse arriver à un cheval, celle que redoute chaque propriétaire... Je n'étais pas sa mère biologique, seulement sa mère-biberon et si je l'appelais "mon fils", c'est parce que, lui, m'a toujours considérée comme sa mère. C'est ce que l'on appelle l'imprégnation. Vous l'avez compris, "mon fils" était un cheval.... Un superbe petit pur-sang arabe très typé et super intelligent que j'ai élevé à la place de sa mère biologique qui a refusé de s'en occuper....De ce fait, Baby s'est toujours comporté d'une manière plus "humaine" qu'équine. Fils d'un champion de France, il était appelé à se reproduire mais n'a jamais pu franchir le pas de se comporter en étalon. Rabroué dès la naissance par sa mère, il a toujours gardé une crainte des autres chevaux et, bien que non castré, il a toujours été au pré mélangé aux juments, mais sans jamais s'en approcher. Par contre, si je l'appelais, il arrivait immédiatement au grand galop en hennissant. S'il était un peu "énervé" il suffisait que j'élève la voix pour qu'il affiche un air d'enfant réprimandé, en tirant la langue en signe de soumission (séquelle du biberonage). Il avait toutes les qualités que l'on attend d'un pur-sang arabe : petit, sec, nerveux, vif, intelligent, increvable, sobre en nourriture et en eau, ne salissant pas son box, il était probablement le seul cheval de l'écurie qui aurait pu survivre dans le désert....Il a marqué tous les gens qui sont passés ici et qui l'ont connu et je suis sûre que tous s'en souviennent. Un malheureux concours de circonstances a emporté sa vie brusquement alors qu'il se portait bien et n'affichait pas du tout son âge (+ de 24h de terribles souffrances dues probablement à une torsion du grêle, abruti par les drogues pour essayer de le soulager au maximum tout en espérant encore, puis euthanasie quand on a compris que c'était perdu). Le choc est brutal, je pleure depuis 2 jours. Le camion de l'équarrissage vient de partir et pour cette fois, je n'ai pas pu regarder cette atteinte à la dignité de ce petit corps froid qui dormait dans la cour depuis 2 jours.... Adieu "mon fils", je ne vois plus les touches de mon clavier.....
Cet après-midi, j'ai recherché des photos et voici celles que j'ai trouvée :

le biberon avalé d'un trait



 sa vie ne tient qu'à un fil : rétention de méconium, constipation rebelle, 2 mois de bataille.... avec sa petite couverture que j'avais coupée à sa taille....

 avec son mouton...


 ses premières sorties, déjà en longe comme un grand....


 il se défoule, mais toujours en main.... je cours à côté ! 
sa petite hernie ombilicale sera opérée plus tard...

 il commence à perdre son poil bai de bébé au profit du gris

 avec le chat Mizout

 Baby boit toujours du lait (pour le plaisir), mais dans un "bol" à sa taille

 faire le clown : sa spécialité !


 à 18 mois avec ses grandes oreilles ingrates d'adolescent

 14 ans plus tard, sa robe est devenue truitée




















en avril 2013, à 26 ans, c'est le matin et Baby qui a passé la nuit en liberté totale attend sous ma fenêtre que je sorte ! Il sait exactement dans quelle pièce j'habite.... Il a toujours refusé de vivre comme un cheval et, les années passant, c'est devenu de plus en plus insistant : ainsi, il ne supporte pas d'être au box la porte fermée, il doit pouvoir se promener dans le couloir de l'écurie sinon il tape dans la porte jusqu'à ce que je vienne lui ouvrir.... s'il pouvait, il entrerait dans la maison pour être avec moi. La journée, il va au pré mais reste à proximité de la porte en attendant que je le rentre le soir car il refuse de dormir dehors même en été. Les quelques fois où j'ai refusé de céder, j'ai du aller le rechercher chez les voisins !!! Il ne s'est jamais mélangé au troupeau même quand il y avait des juments en chaleur : il a gardé une peur viscérale de ses congénères suite au rejet brutal de sa mère, puis au rejet des autres quand il est arrivé tout seul au pré, jeune et sans mère.... la "nature" achève bien les plus faibles....Le petit cheval qui voulait être un homme s'en est allé....

samedi 8 février 2014

La nature dit de ne tuer que lorsque vous avez faim....

Le photographe Michel Denis-Huot a pris ces photos lors d'un safari au Kenya Masaï Mara en octobre 2011 : " Trois frères guépards vivent ensemble depuis qu'ils ont quitté leur mère aux environs de 18 mois d'âge" dit-il. "Un matin nous les avons vus, ils ne semblaient pas affamés, marchant rapidement et s'arrêtant de temps à autres pour s'amuser. A un moment donné, ils ont rencontré un troupeau d'impalas qui se sauvait en courant.... Mais un plus jeune, pas assez rapide fut, par les trois frères, attrapé facilement."

"Finalement, ils se sont tout simplement éloignés sans lui faire de mal"

(Reçu par mail, merci à Laurence)

Le pauvre impala qui se retrouve tout seul va servir de steack au prochain affamé qui passera par là, mais c'est vrai que la nature donne l'exemple à suivre : la chasse ne devrait être qu'une nécessité....